Inauguration du nouveau musée de la Résistance et de la Déportation du Gers

Mis à jour le 12/06/2023

Le nouveau musée de la Résistance et de la Déportation du Gers a ouvert ses portes à Auch le 27 mai 2023.

Fondé en 1954 par Louis Villanova, Marcel Daguzan et Louis Leroy, le musée de la Résistance et de la Déportation d’Auch rassemble des objets ayant appartenu à d’anciens résistants. Espace de mémoire, il pérennise le souvenir du combat de la Résistance dans le département du Gers de la Seconde guerre mondiale à la Libération.

Ce nouveau lieu culturel a été pensé et construit pour découvrir la réalité de la Seconde guerre mondiale et les liens entre histoire locale et nationale.
Pour consulter les horaires d'ouverture, cliquez ici.

Il a été inauguré le samedi 27 mai 2023, à l'occasion de la journée nationale de la Résistance.

La date du 27 mai fait référence à la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR) qui s'est déroulée le 27 mai 1943 dans l'appartement de René Corbin, au premier étage du 48 rue du Four à Paris. Délégué du général de Gaulle, Jean Moulin souhaitait instaurer ce conseil dans le but d'unifier les divers mouvements de Résistance souvent désorganisés et cloisonnés et de coordonner l'action de la Résistance. Sous la présidence de Jean Moulin, le Conseil national de la Résistance réunit les représentants des huit grands mouvements de résistance, des deux grands syndicats d'avant-guerre ainsi que les représentants des six principaux partis politiques de la troisième République.

Mise à l'honneur de Denise Rieu-Hachon, ancienne employée de la préfecture du Gers

Denise Rieu-Hachon est née à Nevers le 1er février 1918 .

Après des études à Paris, elle s’installe dans le Gers, berceau de sa famille maternelle.

À partir de 1940, elle sera employée au service des réfugiés de la Préfecture d’Auch. C’est là qu’elle va fabriquer des faux papiers d’identité pour des familles juives réfugiées dans le Gers Avec l’aide de son père, elle cachera une petite fille juive dans leur maison de Lamothe-Goas.

Elle rejoint la Résistance avec ses camarades du réseau du Deuxième Dragon.

Après la guerre elle deviendra la collaboratrice du préfet Auguste Dechristé.

En 1962 à Paris, elle participe à la création du Ministère des Rapatriés (d’Algérie). Puis elle rejoindra l’Élysée.

Elle mourra dans le Gers où elle avait pris sa retraite, en juin 2004.

Denise Rieu-Hachon a été nommée Juste des Nations en 1987. Elle est médaillée de la Résistance, Croix de Guerre et chevalier de la Légion d’Honneur.

Message de Patricia MIRALLES, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire

Les femmes et les hommes que nous honorons aujourd’hui ont pris tous les risques, bravé la plus barbare des répressions, accepté la mort, pour incarner les valeurs de la France quand elle avait un genou à terre et ainsi sauver l’honneur et l’avenir de notre Nation.

Alors que certains avaient choisi les ténèbres de la collaboration avec l’occupant allemand, ils furent plusieurs centaines de milliers à entretenir la flamme de la Liberté. Ils furent plusieurs dizaines de milliers à mourir pour la France, sous la torture, au combat, fusillés, décapités, déportés.

« Les rides qui fanaient le visage de la Patrie, les morts de la France combattante les avaient effacées ; les larmes dimpuissance quelle versait, ils les avaient essuyées ; les fautes dont le poids la courbait, ils les avaient rachetées. » pouvait ainsi déclarer Pierre Brossolette, le 18 juin 1943.

C’est en souvenir d’eux, comme de leurs sœurs et de leurs frères d’arme qui survécurent, que la Nation se recueille aujourd’hui. Nous ne les oublions pas.

Les combats des Résistants mirent à mal l’armée d’occupation, préparèrent la Libération et permirent d’entretenir l’espoir. Des Français, plongés dans l’effroi d’une occupation féroce, dans l’attentisme ou dans les fausses promesses de Vichy ont trouvé, dans l’exemple des Résistants, le courage individuel d’entrer dans la voie de l’action. En rejoignant les maquis, en transportant armes et messages, en organisant des évasions, en accueillant évadés et persécutés, en transmettant à Londres ou à Alger les renseignements sur les mouvements de l’occupant, en distribuant tracts et journaux, en dessinant sur les murs la croix de Lorraine et le V de la Victoire entrelacés, illustrant en actes le poème de Paul Eluard :

« Sur mes refuges éteints,

Sur mes phares écroulés,

Sur les murs de mon ennui,

J’écris ton nom.

Liberté ».

La Résistance, c’est aussi un hymne, Le chant des Partisans, créé il y a 80 ans. C’est « le vol noir des corbeaux sur la plaine », c’est « les cris sourds du pays qu’on enchaîne », auxquels répond l’espérance, la certitude même, de la Victoire finale : « Sifflez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute ».

Cette journée d’hommage est aussi celle d’un anniversaire : celui de la création du Conseil national de la Résistance.

Le 27 mai 1943, 17 résistants se rassemblaient clandestinement rue du Four à Paris pour transcender leurs différences et unifier les organisations combattantes, politiques, syndicales.

Ils s’appelaient Jean Moulin, Pierre Villon, Jacques-Henri Simon, Roger Coquoin, Jacques Lecompte-Boinet, Charles Laurent, Claude Bourdet, Pascal Copeau, Eugène Claudius-Petit, André Mercier, André Le Troquer, Georges Bidault, Marc Rucart, Joseph Laniel, Jacques Debû-Bridel, Louis Saillant, Gaston Tessier, bientôt rejoints par Ginette Cros.

S’unissaient ainsi, à travers leurs représentants, les grands mouvements résistants des zones Nord et Sud ; les principaux partis politiques opposés à l’occupant et à Vichy : le Parti Communiste, la SFIO, le parti radical, le parti démocrate populaire, l’Alliance démocratique et la Fédération républicaine ; les syndicats : la CGT et la CFTC.

L’union de ces hommes aux convictions si différentes fut une étape déterminante du changement promis quelques mois auparavant par le Général de Gaulle, cette « révolution que la France trahie par ses dirigeants et ses privilégiés avait commencé d’accomplir ».

En ce 80ème anniversaire de la réunion de la rue du Four et de la création du Conseil national de la Résistance, ils seront tous réunis dans un même hommage, par le fleurissement simultané de leurs sépultures.

A Paris, dans les Hauts-de-Seine, en Seine-Saint-Denis, en Côte d’Or, dans la Loire, l’Eure, la Drôme, le Calvados, les Yvelines, la Sarthe, dans le Val-de-Marne, dans tous les départements où ils sont inhumés, des gerbes sont déposées sur leurs tombes aujourd’hui. Pour deux d’entre eux que la barbarie nazie laissa sans même une sépulture, c’est au pied d’une plaque en leur hommage qu’ils seront honorés.

Partout où ils reposent ou bien vivent encore, partout dans notre pays, souvenons-nous du combat déterminé et héroïque des Résistants pour sauver la France, pour faire vivre sa devise Liberté, Egalité, Fraternité. Souvenons-nous du pacte social et républicain qu’ils construisirent du plus profond de l’oppression et qui continue aujourd’hui d’assurer la cohésion de la Nation.

Vive la République !

Vive la France !